Ce film a été tourné lors de deux voyages que Majid Majidi a effectués dans l'ouest de l'Afghanistan en 2001 et 2002. Lors du premier voyage en novembre 2001, Majidi a visité le camp de réfugiés de MAKAKI dans une zone contrôlée par les talibans et MILE 46, un autre petit camp situé dans un Zone tenue par l'Alliance. C'était juste après le début de l'offensive contre les forces talibanes. Les gens fuyaient les raids aériens sur Kandahar, Herat et d'autres villes et villages. Le deuxième voyage a eu lieu en février 2002 dans la ville d'Herat désormais libérée des talibans et dans le camp de famine de MASLAKH, l'un des plus grands au monde. Le film relate d'abord le parcours de réfugiés afghans fuyant les bombardements et la guerre autour d'Herat et d'autres villes pour se réfugier dans des camps mal équipés. Il témoigne du combat de familles ayant tout perdu et tentant de s'assurer une vie minimale. Confrontés au froid, à la faim et à la mort, les enfants afghans essaient toujours d'apprendre, de jouer et de profiter de tout ce que la vie leur offre. Au lendemain de la chute des talibans, le film explore la ville d'Herat où il capte les réactions des citadins exprimant leurs souvenirs et leurs espoirs. Oubliés dans le camp voisin de MASLAKH (Abattoir) 150 000 Afghans déplacés survivent à peine. Là, la faim, la colère et le désespoir règnent. Et pourtant, au milieu de la misère accablante et de la quête quotidienne de survie, le désir de joie, de beauté et de musique est toujours vivant. Majid Majidi interroge des paysans, des soldats, des jeunes, des femmes, des personnes âgées et accorde une attention particulière à l'extraordinaire résilience des enfants confrontés aux troubles émotionnels et physiques de la guerre. "Barefoot to Herat" est un appel à l'aide et une ode à la vie.